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Les Chroniques d'une Pendulaire

Les aventures d'une pendulaire à travers la Suisse. Les trajets quotidiens, les sorties (spontanées ou non) et autres posibilités ou occasions de prendre les transports en commun pour se déplacer sont à l'honneur sur ce blog.

« Ma liberté s’arrête où celle des autres commencent »


Le bruit familier du réveil matin me sortit de mon sommeil profond. J’étais pourtant si bien dans les bras de mon lit paisiblement endormie. Comme le dicton le dit si bien : « chaque bonne chose a une fin ».

C’était aussi le cas dans l’ICN entre Neuchâtel et Lausanne. La tranquillité n’y est plus. Je crois que je me suis assis dans le mauvais wagon. Pour une ambiance paisible et tranquille, j’étais effectivement au mauvais endroit. Tu te rappelles le billet où j’ai évoqué le fait d’écouter la musique, en ayant les écouteurs sur (voire dans) les oreilles… Voilà qu’un homme, d’environ une vingtaine d’années, avait branché son ordinateur (oui l’on peut mettre la prise pour charger la batterie de l’ordinateur portable dans les trains, c’est « full » technologique) et regarde un vidéo clip musicale. Le son est assez fort pour faire profiter tout le wagon. Je rêve ou il a oublié les écouteurs ? En moins de deux minutes je me fais la réflexion suivante : « S’il n’y a personne qui réagit dans cinq minutes, je vais me lever et lui demander très poliment de baisser le son et de mettre les écouteurs. » Ça n’a pris une minute qu’une jeune dame, également âgée d’environ vingt ans, est allée lui demander très poliment de baisser le son. L’homme en question, que je prénommerai Henri (prénom fictif et je tiens à cette précision) n’a rien voulu entendre et l’a envoyé carrément balader. La jeune dame, surprise de la réaction d’Henri, retourna s’asseoir. Pas moins de trente seconde plus tard un homme, près de la quarantaine et dont je prénommerai Jacques (prénom fictif et je tiens à cette précision), venait lui demander la même chose. Henri ne veut toujours rien entendre. Jacques lui redemande gentiment. Henri répond de ne pas toucher à ses affaires. C’est moi ou il n’a rien compris de ce que la jeune dame et Jacques lui demandaient. Pourtant, c’est simple le truc. Toutes les têtes étaient tournées vers cette situation pour appuyer Jacques dans sa démarche et qu’il n’était pas le seul à vouloir qu’Henri baisse le son. Je me dis mais quel « kiffe », j0observe la suite de la situation. Puis qu’Henri n’avait toujours rien compris, Jacques retira la prise de la prise d’électricité et l’écran de l’ordinateur portable devint noir. Oups ! Oups ! Oups ! Jacques retourna s’asseoir. Henry est en colère (vraiment « furax ») et range son portable et le fil servant à charger la batterie de l’ordinateur tout en disant : « Fallait pas toucher à mes affaires » et tout ça en étant debout. Il alla même provoquer Jacques, qui était tranquillement retourner à sa place, en duel. En duel de regards et de paroles pour finir en mini bagarre. Des hommes sont allées les séparés puisqu’Henry était déterminé à le frapper. Henry s’était calmé en changeant de wagon. La dame assise en biais en face de moi avait la main tremblante et décida de téléphoner à la police où elle explique la situation. La personne de la centrale téléphonique lui a fait comprendre qu’ils ont déjà été avertis et qu’ils attendent Henri à la prochaine station : Yverdon-les-Bains. Jacques a traversé le wagon pour s’isoler et téléphoner à son employeur (enfin je crois), qu’il sera en retard au boulot. Il descendait au prochain arrêt pour s’expliquer avec les policiers et leurs donner sa version des faits. Henry revient à la charge parce que Monsieur (avec un « M » majuscule et la situation ri-di-cu-le) n’a pas aimé que l’on touche à ses affaires. Jacques avait terminé de téléphoner et ne pouvait retourner à sa place puisque Henri lui bloquait littéralement le passage. Les trois hommes (avais-je dit qu’ils étaient trois) qui séparaient les deux hommes une première fois durent une nouvelle fois intervenir et les insultes allaient et venaient :

-          Pauvre con, va travailler, provoque Jacques.

-          Pauvre type, fallait pas toucher à mes affaires, répondait Henri.

-          Va travailler ! Va travailler ! continua Jacques.

-          J’vais rentrer chez moi et vous aurez la paix, pis regarde celui-là, tu trembles le dépressif, Monsieur a peur, disait Henry en s’attaquant verbalement à un plus faible que lui.

-         

Non mais, c’est quoi toute cette violence ce matin entre 6h30 et 7h00 ? Tout ça parce qu’on a demandé poliment à henry de baisser le son de sa musique voire mettre les écouteurs. Puis Henry a refusé aux demandes. J’ai été choquée de la scène. Henry, Jacques, les trois hommes ainsi que la fille assise en biais en face de moi et d’autres passagers sont descendus à Yverdon-les-Bains. Les policiers étant sur place pour interpeler Henry. Pour la suite des événements, je ne peux te dire de plus puisque j’allais poursuivre mon trajet vers Lausanne. Le contrôleur avait également identifié la personne et a pu indiquer aux policiers l’individu en question.

Toute cette violence parce qu’Henry a voulu imposer sa présence avec sa musique. Ce n’est pas du goût de toutes les personnes présentes dans le wagon. Cette musique, un mélange de rap et de R’n’B. En tout logique des choses, Henry aurait pu mettre les écouteurs et cet incident n’aurait pas eu lieu d’être. C’est une question de respect d’autrui. Pourquoi s’imposer aux autres sans que personne ne réagisse ? J’aurai réagit cinq minutes après si henry continuait ainsi à écouter son vidéo musical. Il faut croire que d’autre étaient moins patients que moi.

Il faut savoir avoir un minimum de respect envers les autres. Henry devrait avoir cette intelligence et le savoir puisqu’il a choisi un pays d’accueil autre que le sien. Peu importe le continent, le pays, la région, le pays, la ville ou le village où tu vis, tu te dois de respecter les gens et leur culture. Tu dois t’adapter à la manière de vivre à l’endroit où tu as choisis d’habiter même si tu déménages dans le village voisin. Même si c’est cruel, tu dois t’y faire, c’est comme ça sinon tu ne devais pas venir habiter là. C’est la même chose pour tout le monde peu importe ton origine ou ta couleur de peau. Ce n’est pas en imposant ta loi en arrivant dans le village voisin, par exemple, que tu vas te faire respecter. Tu vas simplement te mettre tous les villageois à dos. Ils étaient là avant que tu arrives incluant le bébé âgé de six mois.

Je ne suis pas contre l’immigration, c’est qu’il faut respecter le pays dans lequel l’on a choisit de vivre. J’ai moi-même immigré dans un pays et je m’y suis bien adaptée. J’ai même appris une langue totalement étrangère à la mienne et j’en suis fière. Aujourd’hui, j’écris dans cette langue quotidiennement. Lorsque je suis rentrée dans mon pays natal, j’étais toute aussi étrangère que lorsque j’ai atterri dans mon pays d’accueil. Ça paraît bête au premier abord, mais c’est comme ça. J’observais ces êtres curieux et je me suis adaptée à la situation. J’ai intégré cette communauté. Si l’on ne sait pas respecter les gens d’un pays qui n’est pas le nôtre, il ne faut même pas penser à voyager. Pas la peine d’y réfléchir qu’un soupçon de sel.

Cet incident a un peu perturbé ma journée et me fait prendre conscience que la violence ne résout à rien et même si je savais déjà cela. Sur le coup j’avais envie de rire de la situation, mais je me suis retenue de peur que la situation ne se dégrade et que je ne puisse pas aller travailler. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ?

Ce soir, en rentrant du travail, j’étais paisiblement assise dans l’ICN direction Neuchâtel. Un jeune type, ressemblant beaucoup au Henry de ce matin… Il était agité et a traversé tout l’ICN et c’est arrêté à notre wagon puisqu’il ne pouvait aller plus loin. Il donna un coup de pied à un monsieur dont ce dernier lui demanda des excuses. Enervé le jeune homme décida de bloquer la porte où l’on peut descendre. Il annonce qu’il a ouvert la porte… et pourtant il a brisé un truc technique du train. Il décida de fuir de peu qu’il ne soit dénoncé en allant dans un autre wagon en versant de la bière sur les passagers dont les deux jeunes dames ont reçu sur leurs sac et vêtements. Par chance je n’ai reçu qu’une légère goutte. Ça sentait la bière et c’était dégueulasse.

C’était quoi le but aujourd’hui ? C’était quoi l’idée en ce mardi ? La semaine ne fait que commencer. J’ai peur de ce qui va arriver demain dans le train. Je crains d’être attaquée. Un sentiment bizarre que quelque chose va arriver cette semaine mais je ne peux dire quoi. Une étrange inquiétude. Pourtant, je ne devrai pas m’inquiéter et pourtant….

Sur ce, je vais méditer sur cette phrase : « Ma liberté s’arrête où celle des autres commence. »
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